Si les taux ont accusé une douce et lente remontée, ils restent tout de même attractifs pour des foyers désireux de réaliser leur projet immobilier, mais aussi ceux souhaitant renégocier des conditions avantageuses. Voici un point complet sur le sujet.

Les oubliés du prêt immobilier

Tout le monde n’a pas profité de la baisse des taux, contrairement à ce que peuvent laisser croire les établissements de crédits et les banques. Les emprunteurs en attente d’un contrat de travail fixe, les ménages en situation temporaire (séparation, divorce), les professions aux revenus saisonniers ont tous dû patienter d’avoir une stabilisation de leur situation personnelle et/ou professionnelle pour pouvoir se diriger vers les banques et demander un crédit immobilier. Il en va de même pour les projets de renégociation, de nombreux emprunteur ont patienté le dernier moment pour sauter sur l’occasion alors que d’autres ont tout simplement dû attendre une évolution de leur situation pour renégocier, histoire de gagner de précieux euros sur les taux d’intérêts. Quoi qu’il en soit, renégocier reste intéressant dans la mesure où la différence de taux est notable mais attention aux pièges fréquents qui peuvent entrainer un alourdissement du coût de l’opération.

Les pièges de la renégociation de crédit immobilier

Si renégocier est devenu le sport national financier, ce n’est pas à la portée de tous, en témoigne les emprunteurs qui préfèrent accorder leur confiance à un courtier en prêt immobilier plutôt que de solliciter les banques unes à unes. En effet, renégocier un prêt ou procéder à un rachat de prêt immobilier ne s’invente pas, il faut être attentif aux moindres clauses d’un contrat pour éviter la mauvaise surprise. Premier exemple, le taux, c’est le nerf de la guerre mais c’est aussi et surtout le piège le plus évident car tous les emprunteurs se focalisent sur le taux du prêt immobilier et en oublient le taux de l’assurance. Résultat, les banques proposent un taux inégalable mais assomment les emprunteurs avec un taux d’assurance (TAEA) élevé, histoire de se constituer une marge confortable. Le second exemple est la souscription d’une épargne ou d’un placement financier en plus de la renégociation, cela permet pour la banque de gonfler ses marges mais l’emprunteur se retrouve avec un produit bancaire dont il n’aura pas forcément besoin.

Est-il encore temps de renégocier ?

Cette question est souvent posée par les ménages qui s’interrogent sur la question mais la réponse n’est aucunement liée à la tendance actuelle des taux, elle est essentiellement liée à la différence de taux entre le prêt immobilier de l’emprunteur et le taux actuel proposé. Globalement, si on observe une différence de 1 point entre l’ancien taux et le nouveau, cela s’annonce comme rentable car il y aura un gain à la fin de l’opération, sous conditions de ne pas se retrouver avec une assurance hors de prix. Le meilleur moyen de le savoir est de faire une demande auprès d’un établissement bancaire et de comparer le coût total du crédit du prêt en cours (échéancier) avec le coût total du crédit pour la proposition de financement, c’est cet élément qui pourra déterminer si la renégociation s’annonce financièrement intéressante ou non. Le coût total du crédit est une mention obligatoire qui doit figurer dans un contrat de prêt (voir cet article pour en savoir plus).

Et pour le financement de travaux ?

La tendance actuelle est de vouloir renégocier son prêt pour ajouter un montant de crédit travaux, dans une perspective de profiter des conditions actuelles et de pouvoir réaliser des travaux dans le bien acheté initialement avec le prêt immobilier. Cette solution n’est pas envisageable avec la renégociation ou le rachat de crédit, elle l’est en revanche avec le regroupement de crédits qui permet de pouvoir reprendre plusieurs prêts et de proposer une seule mensualité. Les travaux peuvent être financés à cette étape. Cela dit, les opérations de regroupements sont initialement destinées à la réduction de mensualités, il est possible que les taux proposés soient intéressant mais là encore, une comparaison du coût total du crédit s’avère nécessaire pour mesurer l’impact de cette opération sur les finances. Enfin, il ne faut pas oublier de vérifier son taux d’endettement qui est un critère fondamental pour définir le montant de la nouvelle mensualité à rembourser.